Encore et encore… une page de l’histoire de l’Ifac-Irfa-Flhor s’est définitivement tournée ce mois d’août avec la disparition du dernier des quatre premiers chefs de programme de ce collectif du Cirad autrefois dédié aux filières fruitières et horticoles tropicales. Si je tiens à rendre hommage à Claude Py, comme l’Adac a pu le faire dans le passé à ses trois autres homologues : Jean Champion (bananiers), Pierre-Jacques Cassin (agrumes), Jean-Claude Praloran (diversification fruitière), c’est pour deux raisons justifiant mon témoignage.

L’une à caractère personnel car il a été un maître scientifique talentueux au début de ma carrière africaine, l’autre, plus méconnue, à caractère mémoriel lié à sa déportation à Dachau en 1944. Cette funeste période dont il ne parlait jamais a probablement façonné sa personnalité. S’il n’a jamais pu maîtriser son allergie éruptive à la langue de Goethe, il a exprimé une résistance exceptionnelle aux difficultés de son métier, une volonté inébranlable d’aboutir et toujours dans un esprit de partage, de tolérance et d’humilité particulièrement apprécié par ses collègues et partenaires africains.

Je terminais à peine cet été l’écriture de cet édito que notre ami Hervé Bichat rejoignait Claude Py. Pour ce dernier, l’heure était probablement venue, mais pour le premier directeur général du Cirad l’horloge était en avance. Comme Claude et son épouse Hélène, Hervé était un fidèle et actif adhérent de l’Adac. Je lui reconnais sa forte personnalité et expérience qui lui ont permis de réussir le challenge d’intégrer dans une communauté scientifique unique des instituts de recherche divers dans leur histoire, leur culture, leurs pratiques sans oublier son sens aigu de la négociation avec les partenaires sociaux. Hervé comme Claude étaient profondément attachés à la réussite de notre partenariat avec nos collègues africains de la Coraf et plus généralement avec les institutions du Sud de l'enseignement, de la recherche agronomique et de l'appui au développement. Je suis convaincu que nombre des anciens et amis du Cirad qui partagent cette analyse ne les oublieront pas.

Le président

Jean-Pierre Gaillard

Le 17 juin prochain, le Cirad, l’Inra et le Maaf organisent sur le campus d’Agropolis à Montpellier une journée mémorielle dédiée à Hervé Bichat.

Bien que l’Adac affiche dans ses activités la mise en valeur de l’histoire et la mémoire des hommes qui ont fait le Cirad, elle n’a pas été sollicitée comme contributeur à cet hommage. Nous sommes toutefois reconnaissants aux institutionnels d’avoir pris une telle initiative, et à Michel Eddi de nous avoir informé directement de ce projet. Si une telle décision n’avait pas été prise, le conseil d’administration de l’Adac avait prévu de saluer lors d’un événement la mémoire du premier directeur général du Cirad et adhérent actif de notre amicale. En qualité de président de l’Adac et d’ancien membre élu du premier conseil d’administration du Cirad présidé par Jacques Poly, je tiens au nom de l’Adac, à manifester à Hervé Bichat notre reconnaissance et notre affection. Ses qualités de visionnaire sur la nécessaire évolution de la recherche agronomique française dans les pays du Sud, notamment en Afrique, se sont révélées pertinentes. Son souhait de réformer tout en préservant les acquis et la particularité des instituts a été un gage de réussite de la première étape de cette réforme. Son aptitude à reconnaitre les compétences de ceux qui ont fait le Cirad dans les années 85-90 sont au crédit de sa réussite. C’était aussi un homme de cœur. Il mérite bien un hommage collectif des anciens du Cirad. J’encourage vivement ceux qui ont connu et apprécié Hervé Bichat de réserver cette date d'ores et déjà. Pour participer à cette journée, il est impératif de vous inscrire avant le 3 juin en cliquant ici. 

Le président

C’est la première lettre 2016 de l’Adac, aussi je formule tardivement mes meilleurs voeux à l’intention de notre amicale et de tous ses adhérents. Que cette année 2016 ne soit pas ternie à nouveau par des événements tragiques dont ont été victimes en 2015 nos concitoyens et bien d’autres citoyens de pays africains partenaires du Cirad qui ont vu leur vie et leur famille brisées par le hasard funeste du moment et du lieu.

 Ce premier édito de l’année me donne l’opportunité de remercier les adhérents de l’Adac qui, lors de l’assemblée générale de fin janvier, ont donné quitus au conseil d’administration sortant et réélu les membres sortants qui se représentaient et un nouvel administrateur. Je remercie également ce nouveau conseil qui m’a confié la charge d’un nouveau mandat de président. L’assemblée générale du 26 janvier a été marquée par la présence de nouveaux adhérents bien connus en raison de leurs anciennes responsabilités au Cirad. Leur présence est un gage de l’intérêt que suscite l’Adac auprès d’anciens du Cirad épris d’histoire institutionnelle, de solidarité, de partage de valeurs, de curiosité renouvelée pour la science et le développement, la culture, les loisirs…

Le piratage de notre site internet et de notre courriel a troublé nombre d’entre vous .Cet incident fâcheux nous a mis dans l’obligation de changer notre adresse de messagerie électronique et de revisiter notre site en le rendant plus attractif, plus riche, plus convivial. Je saisis cette occasion pour faire appel à nos adhérents anciens partenaires africains et malgaches du Cirad pour s’exprimer librement sur notre site en nous faisant part de leurs vécus de chercheurs, de leurs commentaires sur leur parcours en partenariat ou de toute autre analyse et réflexions sur les problématiques de développement dans les pays du Sud.
Pour conclure, je souhaite bon vent au nouveau conseil d’administration.
Le président
Jean-Pierre Gaillard

Après un échec électoral ou avant une nouvelle échéance, il n’est pas rare d’entendre certains leaders politiques français parler de rassemblement voire d’ouverture. A l’Adac pour d’autres raisons plus nobles et désintéressées, nous avons souhaité ouvrir l’accès à notre association à nos collègues étrangers des pays du Sud, anciens membres de collectifs partenaires du Cirad.

Cette année 2015 sera une année de rassemblement ciblée sur nos amis francophones d’Afrique et de Madagascar. Cette décision trouve sa source dans les fondements et les objectifs de l’Adac, à savoir mémoriser et partager ce qui a fait la richesse et l’originalité de nos parcours professionnels en coopération puis en partenariat avec les pays du Sud. Nos expériences, nos vécus, nos souvenirs, nos relations sociales et culturelles ont le plus souvent été construites avec nos collègues étrangers. Soucieux de mettre en valeur et de partager ce patrimoine commun, nous avons modestement tenté de retrouver les coordonnées d’anciens chercheurs, développeurs, enseignants ayant œuvré dans leurs pays ou en France aux côtés d’homologues du Cirad. Nombreux sont ceux qui ont déjà réagi positivement à notre invitation. Ils sont les bienvenus. Ils pourront s’ils le souhaitent enrichir nos vecteurs de communication et poursuivre ainsi le partage des valeurs qui ont forgé nos parcours professionnels conjoints. Pour nous, cette intention de rassemblement et d’ouverture n’est pas une annonce de tribune mais bien une réalité que je souhaite durable et appréciée de tous nos adhérents.

Le président

Jean-Pierre Gaillard