piombo livre

Ancien chercheur, aujourd’hui retraité, Georges Piombo vient de sortir un premier roman intitulé ‘’Mon histoire, c’est l’histoire d’un amour’’. Cet ouvrage, largement autobiographique, est une ode à son épouse emportée par la maladie, à ses enfants, à l’existence en général… écrit avec élégance et légèreté.

Dans la vie de Georges Piombo, il y a eu le Cirad. Ou plutôt le Gerdat, ancêtre de l’actuel centre de recherche agronomique, où il entre en 1975 comme technicien. Et auquel, dit-il, il doit beaucoup : « J’ai pu progresser en interne, passer des concours pour devenir chercheur ».

C’est là qu’il se forme et qu’il noue de solides amitiés, des souvenirs de franche camaraderie, une envie jamais tarie d’apprendre, de découvrir. « J’étais un rat de laboratoire jusqu’aux huit dernières années, avant ma retraite prise en 2013, où j’ai intégré une UMR et participé à des congrès en tant que modeste expert des lipides car il en existe des bien plus calés que moi ! ».

L’écriture comme une thérapie

Dans la vie de Georges Piombo, il y a l’écriture. Elle est arrivée comme une bouée de sauvetage, une thérapie après la perte de celle qui partageait tout de son existence, sa femme chérie emportée par la maladie. « Cela me tordait les tripes que l’on puisse l’oublier. Elle était discrète et n’aurait peut-être pas aimé que j’écrive sur elle… mais j’ai eu l’aval de nos enfants, mes premiers relecteurs ».

Il l’écrit, la décrit. Elle est là au fil des pages. Même quand c’est en filigranes. Non pas comme un fantôme errant, mais bien vivante. Pétillante. Présente. Les personnages, les récits révélés sont quelques peu romancés. L’identité des enfants changée. Mais l’essentiel reste : la profonde affection que Georges porte à sa moitié, le combat de cette dernière contre la maladie, l’amour qu’il voue à leurs gamins adoptés, les siens et ceux qu’il accompagne notamment au conseil municipal des jeunes de sa commune.  

Dans la vie de Georges Piombo, il y a la musique. Elle s’entend dans le titre de ce premier ouvrage ‘’Mon histoire, c’est l’histoire d’un amour’’ comme au fil des mots. Elle rend l’histoire élégante et légère. Georges compose ses chapitres avec fluidité, avec un ton, une sonorité qui n’effacent pas sa peine mais balaient le pathos. Ce qui fait que le lecteur se laisse emporter et tourne les pages d’une vie qui n’est peut-être pas la sienne mais où il peut, un tant soit peu, se reconnaître.

Note : Le livre est disponible sur le site des éditions éditions Le livre et la plume. Une partie des bénéfices sera reversée à l’association "Les chrysalides" qui accompagne les malades atteints de cancers.

Publié le 07/06/2021

Mes souliers africains sont tous morts à la tâche.
C’étaient des Pataugas, empeigne de coton,
Semelle en caoutchouc protégeant le talon.
Ils m’ont conduit partout, simplement, sans relâche.

Mes souliers ont souffert souvent dans les maraischaussuresdebrousse
Qu’il fallait parcourir pourtant, coûte que coûte
Pataugeant, subissant ces bêtes qu’on redoute
Moustiques ravageurs, amateurs de sang frais.

Mes souliers ont vécu dans la savane immense
Découvrant en tous lieux des hommes obstinés
Travaillant cette terre ainsi que leurs aînés
Sur la terre courbés dans un effort intense.

Mes souliers ont vécu longtemps dans la forêt
Parfois pleine de cris, parfois silencieuse.
Dans cette ombre oppressante et souvent si trompeuse.
Ils m’ont conduit partout sans peur et sans regret.

Mes souliers ont œuvré sur la terre africaine
Pour donner aux enfants du riz ou bien du mil
Pour sans doute éviter qu’ils ne fuient en exil,
Pour faire de leur vie une existence humaine.

Mes souliers de tout cœur je vous dis grand merci
Sans vous qu’aurais-je fait là-bas près du tropique ?
Sans vous je n’aurais vus tous ces gens de l’Afrique ?
Sans vous aurais-je pu voir leur sort adouci ?

Mes souliers africains qui sont morts à la tâche
Referaient le parcours s’il le fallait encor
Seulement pour les gens, oubliant le décor
Seulement pour l’Afrique avec ou sans panache.

Mes souliers africains tout là bas sont restés
Si vous en trouvez un au détour d’une route
Soyez bien convaincus qu’ils m’attendaient sans doute
Et que depuis longtemps ils sont acclimatés.

RB 22/02/2017

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