Notre collègue et ami Anselme Vilardebo nous a quitté le 22 avril 2013 à l'âge de 90 ans.

Anselme Vilardebo avait commencé sa carrière en Guinée sur la station IFAC (ancêtre de l'IRFA, puis du FLHOR) de Foulaya. Il était le pionnier des études sur les insectes et nématodes ravageurs et parasites des cultures fruitières, en particulier ananas, banane et agrumes, travaux qui lui ont valu une solide réputation internationale.

 Après l'indépendance de la Guinée, il a poursuivi sa carrière au Cameroun puis en Côte d'Ivoire, avant de rejoindre la métropole d'abord rue Clergerie, puis à Montpellier où il mit en place le laboratoire de nématologie du bâtiment 2, témoignage de son inventivité technique hors du commun.

A son départ à la retraite, il avait été un des membres fondateurs de l'amicale des anciens du Cirad (Adac) et participait assidûment à ses activités.

Au nom du personnel du Cirad et en mon nom propre, j'adresse à sa famille et à ses proches les condoléances de ses anciens collègues et amis.

Le président directeur général
Michel Eddi

Témoignage de Jean-Claude Keslacy, fondateur de l’Adac

J’ai rencontré Anselme Vilardebo (avec un seul L, il y tenait beaucoup) par l’intermédiaire d’un membre du bureau de l’Adac au tout début de l’existence de l’association. Anselme s’est inscrit le jour même et a participé à presque toutes nos sorties, assemblées générales, réunions de travail et autres manifestations.

Je lui suis reconnaissant de nous avoir soutenus par sa présence, par son savoir, par ses anecdotes, par ses conseils depuis la création de l’association. Ce qui m’a frappé c’est qu’il avait toujours gardé son esprit curieux et aussi une grande mémoire des événements scientifiques auxquels il avait participé.

J’ai le souvenir d’une sortie que nous avions faite le 14 novembre 2006 avec un petit groupe de l’Adac pour visiter le journal Midi Libre. La visite ne pouvait se faire qu’à partir de 22 h afin d’assister à la fabrication du journal du lendemain. J’étais étonné et ravi qu’un homme de son âge nous accompagne à une heure aussi tardive. Nous avons visité le poste des journalistes qui veillaient à la mise en page jusqu’à la dernière minute avant la mise en route des machines afin de tenir compte d’une nouvelle importante qui pourrait avoir lieu juste avant l’impression du journal. Nous avons également visité les grandes salles où les énormes rouleaux de papier étaient mis en place dans la non moins énorme machine d’imprimerie qui devait débiter à une allure folle les journaux. Anselme nous suivait, montait et descendait les escaliers métalliques. Nous étions groupés et regardions et écoutions attentivement les explications qu’on nous donnait. Puis, je me retournais pour voir si Anselme suivait et je m’aperçus qu’il était par terre juste à côté de moi. Je n’avais rien entendu ni rien vu. J’ai eu très peur mais Anselme était heureusement conscient. Tout de suite, les personnes du Midi Libre ont alerté le service de sécurité qui est arrivé avec un brancard tandis qu’elles avertissaient les pompiers. Quelques minutes plus tard, Anselme était remonté vers l’entrée principale, nous lui parlions. Il a semblé éveillé jusqu’à l’arrivée des pompiers qui l’ont emmené à l’hôpital avec une personne du Cirad qui était très proche de lui.

Plus de peur que de mal ! Le lendemain nous avons pris de ses nouvelles et tout allait bien, juste un petit coup de fatigue dû probablement à la chaleur et aux efforts qu’il avait dus faire pour nous accompagner.

En tant que président de l’Adac, Anselme m’a envoyé quelques jours après une carte en s’excusant de nous avoir donné des frayeurs.

Voilà un exemple de sa grande délicatesse.

Anselme restera pour moi un homme de grande qualité et notre association lui doit beaucoup car il nous a toujours soutenus par sa présence, ses encouragements et sa participation à nos travaux, notamment dans l’Histoire et mémoires des hommes dans lequel il s’est prêté volontiers à une interview aboutissant à un article et à un ouvrage.


 


 


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