Le 17 février 2014, le docteur Georges Tacher nous a quittés. Il venait d’achever sa 151ème publication intitulée « Mon roman ». Avec son humour et sa sensibilité cachée, il y retraçait pour sa famille les faits marquants sa vie, son enfance au Chesnay, puis au Val d’Albian devenu le fief de la famille, et sa carrière africaine. Il devait écrire un autre tome, mais la plume de Georges s’est arrêtée en chemin, à quatre vingt ans.

Diplômé de l’Ecole Vétérinaire d’Alfort en 1957, après quelques années d'exercice de la médecine vétérinaire en France, et après avoir passé le diplôme de l’IEMVT en 1960, il débuta sa brillante carrière de vétérinaire international au Tchad de 1960 à 1965, à Mossoro et Mao, en mettant en place la première phase de la campagne interafricaine de lutte contre la peste bovine.

En 1965, Georges Tacher est nommé directeur adjoint de la Région de Recherches Zootechniques et Vétérinaire d’Afrique Centrale à Djaména et responsable des programmes de mise en œuvre par l’IEMVT. Ce fut le début de sa passion pour l’économie de l’élevage. Georges Tacher fut le premier vétérinaire à obtenir en 1972 le diplôme du Centre d’étude des programmes économiques (CEPE). En 1974, il quitta l’IEMVT pour rejoindre son ami le Dr PAGOT et créer avec lui le CIPEA-ILCA (Centre international pour l’élevage en Afrique). Il en devint le directeur général adjoint et directeur des programmes de recherches avec la volonté constante de coopérer avec les centres de recherches nationaux ; il estimait en effet préjudiciable de concentrer les recherches au sein d’un seul centre. Il quitta l’ILCA en 1974, en même temps que le Dr PAGOT.

De 1978 à 1988, il fut adjoint au directeur général de l’IEMVT, puis directeur général de 1988 à 1993 de cet institut devenu IEMVT-CIRAD, puis CIRAD-EMVT.

Ces travaux lui valurent la reconnaissance des nombreux scientifiques nationaux et internationaux, des organismes internationaux, de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne, sans compter celle dont lui témoignaient de très nombreux ministres africains.

Depuis 1994, Georges Tacher était un retraité très actif. Consultant du Groupe de Recherches Agronomique International, il participa à deux missions lourdes sur l’évaluation et le futur de l’élevage en Afrique Subsaharienne, et la création de l’ILRI. Le CIRAD fit appel à ses compétences sur des sujets économiques importants tels que la compétitivité des filières élevage en Afrique Subsaharienne et les risques de la pauvreté ; il révisait avec précaution et pertinence des mémoires et des thèses et s’attaquait à la rédaction d’un manuel de l’élevage. Récemment, il se passionna pour la mise au point d’un logiciel de modélisation économique et zootechnique des troupeaux bovins laitiers français et africains (Mecozo).

Au-delà de ses incontestables qualités professionnelles qui lui valurent de nombreuses distinctions dont la Légion d’honneur, ceux qui l'ont connu retiendront ses grandes qualités humaines. Sous son apparence parfois un peu rugueuse se cachait un cœur énorme ; il avait également un profond sens de l’écoute et un attachement sans faille à la parole donnée.

Le CIRAD vient de perdre un économiste éminent et un homme de confiance. L'Afrique vient de perdre un serviteur fidèle et ses élèves un très grand maître.

Au nom du personnel du CIRAD et en mon nom propre, j'adresse à sa famille et à ses proches les condoléances de ses anciens collègues et amis.

Le président directeur général,
Michel Eddi


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