L’annonce du décès d’Hubert de Franqueville à Singapour le 25 novembre 2015, nous a causé une profonde tristesse.

Après des études à l’université Pierre et Marie Curie, plus particulièrement en santé des plantes, Hubert a débuté une longue carrière de phytopathologiste. Il a découvert l’Ethiopie durant son VSNA, avant de consacrer sa vie au service des palmiers : palmier à huile et cocotier.

Dès 1980, il est en poste en République du Zaïre sur la plantation de Binga dans un projet de recherche commun des Plantations Lever au Zaïre et de la Société de cultures au Zaïre (Unilever et Sipef). Il travaille déjà sur la fusariose du palmier à huile et le Ganoderma. Il rencontre alors Hereward Corley. A partir de cette période, Hubert montra son intérêt pour le renforcement des liens entre phytopathologie et amélioration des plantes.

Hubert rejoint le Cirad dès 1985, et travaillera plus de 11 ans sur la station de Dabou en Côte d’Ivoire d’où il coordonne plusieurs projets de recherche européens. Il s’intéresse principalement à la fusariose du palmier à huile, mais aussi au Phytophthora du cocotier, donnant un élan formidable aux travaux déjà largement initiés par ses prédécesseurs. Les variétés résistantes à la fusariose, aujourd’hui diffusées dans toute l’Afrique, doivent beaucoup à son abnégation, son humilité, son expérience immense.

En 1996, il rejoint Montpellier. Il est alors très impliqué dans l’étude du jaunissement mortel du cocotier, puis dans le développement d’un test précoce de résistance du palmier à huile au Ganoderma en Asie. Il sait alors guider les plus jeunes, grâce à la formation, vers des succès scientifiques et l’Asie devra beaucoup à son travail et à ses réflexions. Il avait aussi réuni un savoir reconnu sur la maladie de la pourriture du cœur en Amérique latine mais le temps lui a manqué pour s’impliquer davantage. Sa connaissance approfondie des maladies du palmier à huile et du cocotier est unique et mondialement reconnue. Il aura porté loin l’aura du Cirad en matière de phytopathologie.

En 2011, il a été détaché par le Cirad à PalmElit où il travaillait à la mise au point de matériels multi-résistants, avec la volonté d'assurer leur diffusion auprès des planteurs. Avec Hubert, homme d'une rare élégance, soucieux du bien commun, chacun apprenait l’humilité, l’autodérision, l’amitié et la convivialité, la quête constante du travail utile qui le poussait à mettre en application les résultats de ses travaux dans des unités de test précoce, qu’aujourd’hui on qualifie d’unité de phénotypage à grande échelle. Hubert avait, parmi de multiples talents, une plume alerte qui s’est parfois glissée, sous pseudonyme, dans la gazette de Montpellier. Il nous disait le plaisir qu’il avait à exercer son métier, et à partager ses expériences. Sa disparition crée un grand vide qu'il sera difficile de combler.


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